Les ouvriers des Forges du Saint-Maurice en Nouvelle-France

 

Depuis un siècle, on a beaucoup écrit sur l'histoire des Forges du Saint-Maurice et les débuts de l'industrie sidérurgique au Canada. En plus des ouvrages de Benjamin Sulte (1920), Albert Tessier (1952) et Roch Samson (1998), plusieurs études ont été produites par Parcs Canada lors de la création du lieu historique national à Trois-Rivières en 1973 et au cours des années qui ont vu la reconstruction et la restauration de plusieurs édifices des forges. Par contre, peu d'études ont été consacrées aux ouvriers eux-mêmes qu'ils soient d'origine française ou canadienne sauf l'étude de Luce Vermette (1978) : Monographie d'employés aux Forges du Saint-Maurice qui présente une douzaine de biographies d'ouvriers pour la période antérieure à 1760.

 

En février 2021, j'ai entrepris une recherche sur les ouvriers (Français et Canadiens) qui ont oeuvré aux Forges du Saint-Maurice en Nouvelle-France. La période couverte s'étend de 1730 à 1760. La publication (numérique et/ou papier) présentera une étude historique des Forges du Saint-Maurice, une analyse sociodémographique des ouvriers et un répertoire de quelque 180 individus (105 Français et 75 Canadiens) qui ont oeuvré aux forges jusqu'en 1760. La recherche et l'édition devraient être complétées au début de 2022. À titre d'exemple, voici la notice biographique de Jean-Baptiste Arvisais.

 

Arvisais / Arviset, Jean-Baptiste (journalier, 1754-1756)

Il est né le 28 février et a été baptisé le 1er mars 1717 dans la paroisse Saint-Bénigne, commune de Saint-Broing-les-Moines, département de la Côte-d’Or (France), fils de Félix, laboureur, et de Françoise Bourceret. Ses parents se sont mariés à l’église de Saint-Broing-les-Moines le 5 juillet 1693. Il arrive au Canada peu avant 1754 et s’établit comme journalier aux Forges du Saint-Maurice. Arvisais épouse, le 4 février 1755 à la chapelle Saint-Louis des Forges du Saint-Maurice, Marie-Geneviève Gauthier née en 1730 à Lotbinière, fille de Jean-Baptiste et de Marie-Catherine Lemay. Le 17 mars 1756, le notaire Pillard Louis Pillard enregistre le dépôt d’une terre au fief de Grandpré, à Yamachiche, par René-Ovide Hertel de Rouville à Jean Arvisais, journalier aux Forges du Saint-Maurice. Après 1756, Arvisais s’établit comme agriculteur à Yamachiche où il est présent au recensement de 1760. Arvisais décède à Louiseville le 31 décembre 1800. Sa veuve décède le 24 décembre 1805 à Saint-Léon-le-Grand, près de Maskinongé. Treize enfants sont nés entre 1755 et 1772. Le pionnier Arvisais laisse une descendance patronymique jusqu’à nos jours au Québec, principalement dans les régions de Trois-Rivières et de Yamachiche. (RPQA, no 151543) (FO, no 240100) (Fortier, p. 181)

 

Marcel Fournier, AIG

Historien et généalogiste

Mars 2021